L’opéra de Sivan Eldar tisse ensemble deux mondes. Le premier est le chapitre d’ouverture du Vimalakirti Sutra, un texte bouddhiste ancien de 2000 ans, traduit par le chercheur Robert Thurman. Vimalakirti y décrit ses conversations avec des prostituées, des dealers de drogue et toute une série de personnes à éviter pour les jeunes moines. Il s’agit d’un sutra socialement engagé qui reste radical même aujourd’hui. Il est fascinant tant il passe librement du chant extatique aux descriptions colorées de miracles et aux débats philosophiques.
L’autre histoire est celle d’une professeure plus contemporaine : la musicienne sud-indienne Seetha Doraiswamy, qui a accueilli dans sa cuisine des personnes vulnérables de toutes sortes, et qui, par la musique et le chant, a transformé leurs histoires en poésie dévotionnelle. Elle les appelait son orchestre de cuisine. Seetha était la grand-mère de la chanteuse Ganavya.
Alors que ces deux mondes se heurtent à travers les millénaires – articulés par des images allant de parasols bijoutiers reflétant plusieurs univers aux mains aimantes d’une grand-mère en passant par l’orteil magique du Bouddha – l’oratorio plaide pour la nature déjà aimante de notre monde et célèbre une vieille promesse : « Ce monde est déjà pur, plein d’amour – nous apprenons seulement à y ouvrir les yeux ».
Ganavya Doraiswamy, Aruna Sairam solistes
Dana Barak clarinette
Hayden Chisholmsaxophone
Rajna Swaminathan percussion
Nurit Stark violon, alto
Sonia Wieder-Atherton violoncelle
Sivan Eldar musique
Ganavya Doraiswamy livret
Peter Sellars mise en scène
James F. Ingalls lumières
Julie Mehretu scénographie
Augustin Muller réalisation informatique musicale Ircam
Luca Bagnoli diffusion sonore Ircam
Nine Jewelled Deer, opéra de chambre, chanté en anglais et tamoul, commande et coproduction Festival d’Aix-en-Provence et de LUMA Fondation, création 2025