L'orchestre d'un côté, le solo instrumental de l'autre. Tour à tour, ils jouent à l'unisson ou en opposition. Ils flirtent ensemble ou se contentent d'échanger quelques notes. Le concerto instrumental reste aaujourd'hui encore un modèle qui fonctionne, de par sa nature qui ouvre un large champ des possibles. Dans sa pièce Come Play with Me, Marco Stroppa propose une performance électronique plutôt qu'avec l'orchestre. Les sons électroniques ne flottent pas, invisibles, dans l'espace, mais prennent forme au travers d'une haute colonne constituée de sept haut-parleurs suspendus en spirale. Il ne s'agit pas d'un instrument, comme le précise Stroppa, mais « d'un être polymorphe qui représentent l'archétype de tous les solistes ». Pierre Boulez, de son temps, avait également proposé une oeuvre révolutionnaire en composant sa première œuvre orchestrale Figures — Doubles — Prismes, à la fin des années 1950. Cette œuvre abandonne le placement traditionnel des musiciens, qu'il remplace par des regroupements de plusieurs petits ensembles dispersés sur scène. Cette disposition a permis à Boulez de propager les sons au-delà de l'orchestre et de les disperser à travers l'espace, fluidifiant ainsi les transitions entre les solistes et l'ensemble.
Lucerne Festival Contemporary Orchestra
David Robertson direction
Marco Stroppa design sonore
Carlo Laurenzi électronique Ircam
Luca Bagnoli diffusion sonore Ircam
Marco Stroppa Come Play with me, pour électronique solo et orchestre, création 2025 de la nouvelle version
Pierre Boulez Figures – Doubles – Prismes, pour grand orchestre