La musique purement électronique et les bandes préenregistrées ne présentaient que peu d'attrait pour Pierre Boulez. Ce qui l'intéressait, c'était l'interaction entre les sons produits en temps réel et les sons électroniques. Pour atteindre cet objectif, il lui fallait cependant réunir les conditions techniques nécessaires. C'est ce qui l'amena à fonder l'Ircam en 1977 puis à produire son chef d'œuvre révolutionnaire, Répons, qu'il continua de faire évoluer jusqu'à sa mort. Dans cette pièce, l'ensemble instrumental est positionné au centre de l'espace, et répond aux six solistes, eux-mêmes placés à l'extérieur du périmètre défini par le public, en surélévation de l'assistance. Les traitements électroacoustiques sont effectués en temps réel et diffusés au moyen de haut-parleurs dans tout l'espace. Un véritable « dialogue » multidimensionnel se crée alors entre les solistes et l'ensemble, les sons instrumentaux et l'électronique – à l'image des chants grégoriens. Le Lucerne Festival Contemporary Orchestra accompagnera cette pièce centrale de la musique contemporaine par la création mondiale d'une nouvelle œuvre du compositeur japonais Dai Fujikura, qui avait été sélectionné pour participer à l'académie par Boulez lui-même.
Ensemble du Lucerne Festival Contemporary Orchestra
Solistes du Festival de Lucerne
Jonathan Nott direction
Augustin Muller électronique Ircam
Sylvain Cadars diffusion sonore Ircam
Pierre Boulez Répons, pour six solistes, ensemble de chambre, sons électroniques et électronique en direct
Dai Fujikura RITUAL, pour électronique et ensemble, création 2025, commande du Festival de Lucerne et de l'Ircam-Centre Pompidou, avec le soutien de la Fondation Pierre Boulez, de la Hong Kong Sinfonietta, et de la the Pacific Philharmonia Tokyo