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Disparition d'Éric Daubresse

La disparition d’Eric Daubresse nous laisse incrédules et muets.

Je songe au musicien et à l'ami que nous avons côtoyé quotidiennement à l’Ircam, à sa volonté tranquille, souriante, économe de ses mots. Je  songe à l’intensité musicale qu’il conférait à tout ce qu’il touchait, à sa capacité exceptionnelle à attirer les artistes les plus férus de technologies comme les plus éloignés, pour mener avec eux une recherche musicale propre. Je songe à l’immense compagnonnage accompli avec Emmanuel Nunes pendant de longues années, et à tant d’autres artistes qui ont bénéficié de son attention constante. Depuis quelques années, il transmettait son savoir et sa pratique aux compositeurs du Cursus et aux étudiants de la Haute Ecole de Musique de Genève. Il était aussi mobilisé par de vastes chantiers de recherche, ce fut celui de la spatialisation et plus récemment l’orchestration assistée par ordinateur.

Lors de notre dernier échange, Eric avait parlé de ce temps du purgatoire dans lequel peut tomber l’œuvre d’un grand artiste après sa disparition, aujourd’hui Nunes comme auparavant Berio, par un effet de mode et de surdité passagères. Eric était totalement confiant quant au retour, aux retournements et à la permanence de l'idée artistique individuelle. Dans ces jours de tristesse, je salue, avec tout l’Ircam, l’amitié et l’esprit chercheur, aventurier de celui qui a agi et qui dure. 

Frank Madlener

  • Éric Daubresse en studio à l'Ircam
    Éric Daubresse en studio à l'Ircam
  • Une partie du département Pédagogie
    Une partie du département Pédagogie
  • De gauche à droite, Jean Lochard, Éric Daubresse et un étudiant du Cursus
    De gauche à droite, Jean Lochard, Éric Daubresse et un étudiant du Cursus
  • De gauche à droite, Éric Daubresse, un étudiant du Cursus et Jean Lochard
    De gauche à droite, Éric Daubresse, un étudiant du Cursus et Jean Lochard