Musiques-Fictions
Avec Musiques-Fictions, l’Ircam convie le public sous un dôme de diffusion ambisonique à découvrir des textes contemporains et une création musicale ambitieuse, pour une expérience à la fois littéraire et sonore inédite.
Installé dans un dispositif de diffusion immersif, l’auditeur est convié à une écoute où l’imagination est sollicitée par un environnement sonore aux possibilités expressives étendues : de la grande scène spectaculaire aux plus infimes détails du discours intime. Une forme de veillée moderne qui fera entendre The Great Disaster de Patrick Kermann, Croire aux fauves de Nastassja Martin, Le Sentiment du monde de Robert Linhart, Trois Femmes disparaissent d'Hélène Frappat, et L’Autre Fille d’Annie Ernaux.
The Great Disaster - création 2024
Le 14 avril 1912 à 23h40, le Titanic sombre avec à son bord Giovanni Pastore, chargé de nettoyer les 3177 cuillères à dessert pour les passagers de première classe. Giovanni Pastore est descendu de ses montagnes du Frioul. Il a toujours été l’immigré, l’homme à tout faire. Il trouve enfin une « bonne place » sur le Titanic. Pour finir, il coule ! Mais sous les flots il raconte toujours inlassablement la même histoire, celle de la terre et de l’enfance perdues, de l’amour enfin retrouvé. Il raconte l’histoire des troisièmes classes, ceux jamais comptabilisés, les laissés pour-compte de toutes les nations qui espéraient gagner la terre promise du travail offert. Il raconte l’histoire du grand désastre et des petits désastres.
Patrick Kermann texte
Jérôme Combier adaptation et composition, commande de l’Ircam-Centre Pompidou
Marc Lainé réalisation
Clément Cerles ingénierie sonore
Gilles Marsalet bruitage
Avec la voix de Vladislav Galard, chant de Sofia Avramidou et musique enregistrée par Amarilys Billet violon, Nicolas Crosse contrebasse, Ayumi Mori clarinette, Alvise Sinivia piano, Diego Tosi violon, Fanny Vicens accordéon
Croire aux fauves - création 2024
En 2015, lors d’une mission anthropologique aux confins de la Sibérie, Nasstassja Martin, partie seule en forêt, est attaquée par un ours qui lui arrache la moitié du visage. Défigurée, elle subit de nombreuses opérations en Russie , puis en France. La chercheuse fait le récit de sa reconstruction à la fois physique et psychique, mais dépasse la narration de cet accident traumatique en menant une vaste réflexion sur la rencontre entre des mondes humains et non humains à l’heure des effondrements des écosystèmes sur la planète. « La rencontre » avec cet ours la confronte avec une figure essentielle de la mythologie du peuple Evène et une Nature habitée de croyances ancestrales. Cet évènement lui permet finalement d’approfondir ses recherches et son attachement aux peuples arctiques qu’elle étudie.
Nastassja Martin texte
Frédéric Pattar composition, commande de l’Ircam-Centre Pompidou
Mathilde Delahaye adaptation et réalisation
Quentin Nivromont réalisation informatique musicale Ircam
Jérémie Bourgogne ingénierie sonore
Avec la voix d’Audrey Bonnet
Les autres Musiques-Fictions au programme :
Trois femmes disparaissent d'Hélène Frappat - création 2024
L’autre fille d’Annie Ernaux
Le Sentiment du monde, d’après L’Établi de Robert Linhart